
Mme Moreau, l’un de ses fils et sa petite fille à gauche de la photo ; Mme Pinoli, Maire Honoraire à droite
Grand moment d’émotion en ce vendredi 14 Juillet 2017 Salle Lucien Boudin, où la Municipalité et Madame La Maire Honoraire, Monique Pinoli rendaient Hommage à Jean Moreau, Médecin Généraliste à Foucarmont plusieurs décennies (39 ans) et Maire de la commune pendant 25 ans.
Le Maire, Dominique Vallée, entouré de ses Adjoints et Conseillers Municipaux, remercia Mme Béatrice Moreau d’avoir pu permettre cet hommage et d’être présente, l’un de ses enfants et sa petite-petite l’accompagnaient.
Nous vous livrons ici l’essentiel de son intervention.
« C’est avec surprise et beaucoup de peine que les Foucarmontais ont appris le décès de Jean Moreau. Médecin Généraliste durant plusieurs décennies et ancien Maire de notre commune, il nous a quittés le mardi 14 Mars dernier…
Vous tous ici présents qui avez répondu à notre invitation connaissaient l’homme qu’il fut, le médecin ou le Maire, ou les deux, l’ami, le voisin. Vous tous avez un grand respect et une grande estime pour celui qui passa sa vie au service des autres.
C’est pourquoi, mon Conseil Municipal et moi-même, Mme la Maire Honoraire souhaitions lui rendre un hommage…
Je me félicite de votre présence, Mme Moreau, car, comment ne pas associer à la vie d’un homme, celle de son épouse, compagne du quotidien, vous qui avez dû l’accompagner dans ses combats, l’épauler, le conseiller et apporter, à votre façon, sa contribution à ce qu’il fut.
Jean Moreau était Breton et en avait le caractère
Jean Moreau était né à Guingamp, le 3 Juillet 1942, deuxième d’une fratrie de 4 enfants, il avait 2 frères et une sœur, d’une maman enseignante et d’un papa médecin.
Breton, il en avait bien le caractère affirmé, « bien trempé » suivant l’expression consacrée : apte à prendre les bonnes décisions, énergique et combatif pour ses idées mais capable d’écoute et de réviser, si nécessaire, son jugement. Il restera attaché à ses racines et à cette belle région de Bretagne, même s’il va devoir la quitter.
Car en effet, la deuxième guerre mondiale va modifier le destin de la famille : son père, qui avait souffert de la Déportation, ne pouvait plus assumer ses fonctions de médecin libéral, en raison de son état de santé. C’est pourquoi il passa un examen en vue d’obtenir un poste de Médecin Conseil auprès de la Sécurité Sociale et fut ainsi nommé à Rouen. La famille quitta donc St Nicolas de Pelem, où il exerçait, dans les Côtes d’Armor, pour venir s’installer en Normandie.
Nous étions alors en 1954. Jean avait 12 ans et entra en 5ème au Lycée Corneille. A l’issue de ses études secondaires, il s’orientera vers les études de Médecine à l’issue desquelles il obtiendra un poste d’Interne à Paris. Marié à Béatrice le 21 Juin 1967, il lui fallait encore effectuer son service militaire. De cette union naîtront 3 enfants et 6 petits enfants.
Un médecin de campagne établi à Foucarmont pour près de 40 ans.
Le couple viendra s’installer à Foucarmont en 1969, pour remplacer le Docteur Stain. Pas tout à fait par hasard puisque le papa de Mme Moreau connaissait très bien le Docteur Stain et avait eu connaissance de son intention de cesser son activité.
Il exercera seul pendant 10 années et s’associera ensuite au Docteur Pourcelles en 1979. Le cabinet médical jouxtait alors la maison familiale. En 1996, il sera transféré Rue des Halles avec l’arrivée du Dr Masson, Dentiste.
Après quarante ans passés au chevet de la population de Foucarmont et des environs, ses qualités de médecin seront unanimement reconnues : Ecoute, efficacité, ponctualité en sont les principales….. Et malgré cela il fallait conjuguer vie familiale et vie professionnelle, ce que réussissait parfaitement Jean Moreau.
« Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré et méprisé si j’y manque » Cette phrase est la dernière du serment d’Hippocrate.
L’estime de nous tous ici réunis est unanime. Nous saluons l’homme de médecine, respecté, qui, avec abnégation durant sa vie entière, fut fidèle et ne dérogea à aucun moment à son serment. »
La deuxième passion de Jean Moreau : sa commune
« Dès 1971, il effectuera tout d’abord 2 mandats en tant que Conseiller Municipal, aux côtés de René Beuvin, Maire et sera lui-même élu Maire pour la première fois le 18 mars 1983, cela pour 25 ans.
Parallèlement, il assurera la Présidence du SIVOS Fallencourt, Villers, St Riquier, Foucarmont, la Vice-Présidence de la Communauté de Communes de Blangy sur Bresle.
Maire que l’on peut qualifier de « bâtisseur » de par les nombreuses réalisations dont il fut à l’origine avec les équipes qui l’ont accompagné pendant ses différentes mandatures, il est certain que son nom restera associé à l’histoire de la commune.
- La réalisation du lotissement Beaupré initié cette année-là et terminée 3 ans plus tard, en 1986,
- La Mise en place du Regroupement Pédagogique en 1984,
- La construction de la Gendarmerie rue du Caule qui demandera 5 ans de suivi de 1984 à 1989
- 1986 : Construction d’un Atelier Relais qui accueillera l’entreprise de William Vigneau qui reprendra le local à son compte
La salle de sports
- 1988 : Le tracé de l’autoroute A28 est connu. Jean Moreau fera des pieds et des mains pour obtenir une sortie sur le territoire communal. Il multipliera les démarches, utilisera tous les arguments – notamment économiques – pour justifier ce choix. Il ne sera pas entendu et la sortie se fera finalement sur Callengeville.
- 1996-1998 : Construction de la salle de sports ; grâce à volonté, à sa combativité, Jean Moreau parviendra à réaliser ce projet qui ne faisait pas l’unanimité parmi ses pairs et qui, aujourd’hui, si l’on en juge par son utilisation, est une structure précieuse pour la commune, pour la pratique du sport à tout âge.
- 1999 : L’équipe municipale accompagnera la construction du nouveau centre de secours et d’incendie
- 2002 : Construction du Club House au stade
- 2007 et 2008 : Le terrain de tennis sera rénové et prendra le nom de « Court Jean Moreau »
Le Club House du stade, en arrière plan
Une maman enseignante le sensibilisera au domaine de l’Education
« La maman de Jean Moreau était enseignante : c’est probablement pour cette raison qu’il portait une attention particulière à la jeunesse, à son éducation et aux sports.
Au-delà des sports, son action dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement sera tout aussi remarquable :
En 2000, la rénovation de l’école maternelle est terminée, avec à la clé, la construction d’une nouvelle classe.

L’école maternelle rénovée en 2000 avec la construction d’une nouvelle classe
Deux ans plus tard, la commune rachète le local PATUEL (atelier de confection) qui sera divisé pour y créer, en 2006, une salle polyvalente et une cantine pour les enfants du R.P.I. A noter que c’est ce bâtiment qui va être réhabilité en maison de santé d’ici quelques mois.
Mais Jean Moreau saura aussi collaborer avec les Enseignants, les Elus du SIVOS pour dégager les financements nécessaires permettant aux élèves de CM2 de partir en classes de neige, pendant de nombreuses années.
Délégué Départemental de l’Education Nationale, il dégageait le temps nécessaire pour aller visiter régulièrement les écoles du secteur. Il sera d’ailleurs promu au Grade de Chevalier des Palmes Académiques en 1992 et au grade d’Officier en 1997, en reconnaissance de toutes ces actions.
Enfin, en 2007, les premières esquisses de la restructuration de la cuisine de la salle des fêtes et de l’îlot administratif sont sur son bureau. Les travaux seront réalisés par la nouvelle équipe municipale, emmenée par Monique Pinoli à qui il a passé la main en 2008, collègue et amie qui l’a accompagné puis épaulé pendant 37 ans….
Il s’investira également dans la vie associative en prenant une part active aux rencontres du club de scrabble.
Mené par le souci d’’intérêt général, conduit par la seule volonté de voir sa commune prospérer, de la moderniser en la gérant de façon rigoureuse, Jean Moreau aura pour témoignage de reconnaissance l’attribution de la Médaille d’Honneur Régionale Départementale et Communale échelon Argent en 1992 et échelon Vermeil en 2001.
Malgré cela, il restera, toute sa vie durant, fidèle à lui-même : proche de ses patients et de ses administrés nouant avec eux des relations cordiales, amicales empreintes de la plus grande simplicité.
Compétence, sérieux, attachement fort à son rôle de Maire ont été sans cesse soulignés et ont conduit la population à lui accorder sa confiance à chacun des 6 renouvellements municipaux auxquels il aura été présent.
Pour terminer, je vous demanderai, tout simplement d’applaudir cet homme, profondément tourné vers ses semblables, qui doit demeurer pour nous tous un exemple et que Foucarmont n’oubliera pas. »
Une troisième passion : sa famille
M. le Maire donna lecture des mots sortis du cœur de Monique Pinoli qui fut sa première adjointe durant de nombreuses années. Elle était chargée du Bureau d’Aide Sociale, d’organiser les repas des Anciens, les fêtes patronales etc. Elle évoqua ainsi la qualité de la relation qui les unissait et combien M. Moreau était attaché à sa famille, sa troisième passion, en évoquant quelques détails, ajoutant ainsi à l’émotion de la nombreuse assistance.

Monique Pinoli, 1ère Adjointe de Jean Moreau, se chargeait de l’organisation de la fête patronale (Photo années 80)

Mme Moreau, en compagnie de son fils David, prit ensuite la parole
Enfin, avec une émotion difficilement contenue, ce fut Mme Moreau qui prit la parole pour remercier les Elus et les personnes présentes rappelant les 3 passions de son époux : sa profession, sa commune et sa famille, les grandes qualités dont il avait su faire preuve et qui l’avaient conduit à sa pleine réussite dans ces 3 domaines. « Humanité et compétence » dans l’exercice de sa profession de médecin, « l’amour de travailler pour le bien des autres et de sa commune » dans son action d’élu et sa présence malgré tous ses engagements auprès de sa famille. Elle souligna enfin combien il aurait été fier de voir les fidèles réunis aujourd’hui autour d’elle pour cet hommage. Hommage qui fut donc un grand moment de la vie foucarmontaise, « nécessaire et sincère, simple à l’image de celui qui marqua de son empreinte la vie de la commune » comme l’a souligné le Maire au début de son discours.