13 février 1944 : un véritable désastre ! Mais pourquoi ?

Qui pourra expliquer un jour ce qui s’est passé cet après-midi du 13 février 1944 ? Pourquoi cette formation de 17 bombardiers des forces alliées a-t-elle, après avoir bombardé le site de construction d’une base de V1 à Preuseville, largué ses bombes sur Foucarmont ?

S’agit-il d’une erreur de visée des pilotes qui auraient voulu toucher également les pistes de lancement de V1 en travaux au hameau du Mesnil-Allard à Saint Léger aux Bois ? Difficile à envisager de la part de pilotes chevronnés.

L’école des filles : un quartier général
L’école des filles située en bas de la commune était devenue un véritable quartier général car dès la fin septembre 1943, ce fut l’arrivée des requis qui allaient travailler à la construction des pistes de robots – les V1 – dans les environs. Leurs bureaux, leur cuisine furent installés à l’école et la cour de récréation était encombrée de camions et de personnel. Il en sera ainsi d’ailleurs jusqu’en juillet 1944. Il faut savoir que, pour le chantier de St Léger aux Bois par exemple, 350 ouvriers environ avaient été requis : Italiens, Belges, Hollandais mais aussi, bien sûr, de jeunes français.
Un important matériel sous les halles
Les halles de la place des Cateliers étaient transformées en garage-atelier sous lesquelles se trouvait également un important matériel.
Alors s’agissait-il d’une volonté de détruire un maximum de matériel pour que les travaux soient stoppés, quitte à sacrifier les vies de civils ?
Autre hypothèse
De nombreux véhicules militaires allemands (véhicules d’officiers) stationnaient 6 jours auparavant sur la place des Cateliers alors que des avions de reconnaissance avaient survolé le village à très basse altitude. S’agissait-il de porter un coup fatal à l’Etat-major ennemi ?

Notre belle forêt d’Eu était prisée des chasseurs. Témoin cette carte postale représentant la meute du Prince Sturdza, au château des Hirondelles. (Coll. Jean Seigneur)

D’autant plus qu’une dernière hypothèse fut avancée :
On murmurait que Rommel se déplaçait en toute discrétion dans la région afin de vérifier l’avancement des travaux liés aux V1. Le plus fidèle des fidèles d’Hitler, « le renard du désert » passait son temps sur les routes. Il avait été surnommé par les Officiers de l’Africa Korps « le général des grands chemins ». N’avait-il pas fait aménager un camion militaire dans lequel il avait fait installer un lit ? Il avait fixé son QG au château de la Roche Guyon, dans la vallée de la Seine. Notre secteur est riche de sa forêt. Et justement, le bruit avait couru qu’une chasse à laquelle il aurait dû participer était imminente. A-t-on pu penser que Rommel était à Foucarmont et qu’en bombardant le centre de la commune et les hôtels, on se débarrasserait ainsi de lui ?

Personne à ce jour n’a toujours pu valider sérieusement l’une ou l’autre de ces hypothèses et les familles, plus particulièrement, touchées par la disparition d’un être cher sont toujours aujourd’hui dans la même incompréhension comme nous le sommes tous encore aujourd’hui.